Je prends en charge un service de transport à destination de Soleure pour un collègue. «Madame Sennhauser* doit être à la clinique Pallas à 17h30», m'apprend la centrale. Pendant le trajet, je discute avec ma cliente. Mme Sennhauser insiste pour que je ne la conduise pas à la clinique Pallas, mais à la clinique Obach. Arrivée à sa nouvelle destination, la vieille dame se souvient qu'elle est déjà venue ici le matin.

On lui avait dit qu'elle n'était inscrite que pour la fin de l'après-midi. «On m'a simplement renvoyée chez moi», se plaint-elle. La jeune assistante médicale derrière le comptoir ne se souvient pas de la visite de Mme Sennhauser. Mais celle-ci insiste : «Si, j'étais là ! Avec un autre chauffeur de la Croix-Rouge».

Je me mêle à la discussion et demande : «Nous sommes peut-être finalement au mauvais endroit ?» La réception téléphone à la clinique Pallas. Mais là non plus, Mme Sennhauser ne manque pas à l'appel. En quête d'aide, je me présente à la centrale des chauffeurs. La responsable des opérations contacte le bénévole qui a conduit Mme Sennhauser le matin même. Il confirme l'histoire de la vieille dame. Ils étaient bien là. Toutefois, chez le médecin, au premier étage, du côté droit, et non - comme nous à ce moment-là - du côté gauche. «Maintenant, nous nous rapprochons de l'affaire», se réjouit la gentille assistante médicale. Elle prend le téléphone et appelle le voisin : «Est-ce qu'il vous manque une Mme Sennhauser ?» La réponse surprend : «Non, cette dame était là il y a quelques minutes».

Où se situe donc l'erreur ? Deux femmes ont le même nom de famille et le même prénom - quelle rare coïncidence. La date de naissance n'a pas été demandée. D'ailleurs, ma cliente n'a rendez-vous chez ce médecin que dans deux mois. Elle a mal noté la date.

*Nom changé